Artwork cover de Birdy Island

Birdy Island, fantastique album aérien du producteur Howie Lee

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Paru le 16 avril 2021, l’album Birdy Island offre une expérience unique dont on savoure la temporalité flottante… Une fois de plus, Howie Lee réussit à nous coller au plafond

Lorsque la musique traditionnelle chinoise et les expérimentations électroniques s’amourachent dans une œuvre autant ancienne que futuriste, l’on découvre la merveilleuse bande-son de l’unique parc à thème flottant concocté par le producteur chinois Howie Lee…

Birdy Island, une fête des rêves

Album de huit titres signé par le producteur Pékinois Howie lee, Birdy Island est sorti en avril 2021 sur Mais Hum. Ce travail, probablement son projet le plus organique et le plus vaste à ce jour, survient après plusieurs sorties d’albums remarquées, davantage orientées clubs, notamment sur les labels Maloca, SVBKVLT et Do Hits, ainsi que des remix d’artistes tels que Lawfawndah, Charlie XCX et Sophie.

Ambiance : au grès des courants chauds, des tourbillons sonores et mélodiques virevoltent avant l’ascension finale vers l’île des oiseaux. Protégé par des voix chimériques, où folk traditionnel chinois et jazz électronique s’acoquinent au rayon pomme d’amour, ce parc féerique serait géolocalisé dans les hauts nuages du Dongbei.

Écrit, produit et enregistré entièrement par Lee à la fin de 2018 – à l’exception du chœur constitué de quatre personnes : l’artiste montant de Pékin Fishdoll, le chanteur/producteur de Shanghai Yehaiyahan, West by West et évidemment Howie Lee lui-même – la palette sonore, qui contient beaucoup d’acoustique, tisse des continuités entre la musique de cérémonie taoïste et les premières expériences de synthé Buchla, un dispositif qu’il décline volontiers sur scène…

 

Howie Lee, l’enchanteur de Pékin

Autant enchanteresse qu’imaginative, cette œuvre est librement basée sur l’un de ses concepts de longue date : un parc à thème sicilien flottant co-habité par des oiseaux et des esprits ancestraux, “J’ai toujours eu ce concept en tête de faire un album basé sur une île (…) Birdy Island est pour moi un palais dans les nuages, ​​et les oiseaux sont vénérés comme des dieux. Pas comme un dieu occidental cependant. Rappelant le Laputa de Hayao Miyazaki (dans le film Castle In The Sky de 1986).”

Dans son histoire, l’île a été construite par une société d’investissement chinoise cherchant à resynchroniser notre relation avec le monde spirituel et naturel après des années d’effondrement et de dégradation économiques, Howie Lee étant invité à composer la bande originale du parc à thème. À l’intérieur de cette galerie musicale de 30 minutes de collages, Lee s’inspire d’une vaste histoire de la musique pan-asiatique traditionnelle, filtrée à travers son objectif unique de production électronique contemporaine.

Cet album est venu très naturellement. Tout a été enregistré petit à petit. Couche après couche. L’approche consistait simplement à enregistrer. J’avais tous ces instruments autour de moi et j’ai juste pensé, je vais jouer et continuer à jouer.

Des percussions ludiques et de l’émerveillement enfantin de Time To The Sun, mettant en vedette Yehaiyahan au chant, à l’équilibre en boucle et séduisant de Wave,Wave,Wave, l’avant-goût de l’accompagnement vocal est époustouflant. La chanson éponyme, Birdy Island, poursuit une trajectoire similaire, combinant des synthés avec des cloches et des chants d’oiseaux manipulés par l’IA (intelligence artificielle) pour un effet divin. Des sons grime britanniques dépouillés, Foreign Flowers, et des jeux de jambes en mode Chicago, Dawn Of The Idols, s’infiltrent également dans l’ensemble, de même que des éléments de jazz fusion, d’ambient et de composition de jeux vidéo !

Howie Lee, explorateur des sons

Depuis qu’il a découvert le punk et Fruity Loops à l’âge de 15 ans, Howie Lee a d’abord réalisé des cassettes DIY pour ses amis à l’école, puis est devenu l’un des acteurs les plus influents de la musique et des arts/culture contemporains chinois. Après avoir co-fondé Do Hits (soirée club en 2011 et label en 2015) pour présenter l’underground musical passionnant de Pékin, l’identité conceptuelle et complexe de Lee qui fusionne le folk traditionnel chinois avec un son de basse plus expérimental, lui permet de faire connaître son travail sur le plan international, et même de remix Snoop Dogg (dans son surnom de Snoop Lion), en 2012.

Des écritures taoïstes aux romans wuxia, sur le thème des arts martiaux des années 1970, la myriade de productions musicales et visuelles de Howie ont souvent enveloppé des thèmes entourant l’histoire chinoise moderne et ancienne. Les (vastes) questions sociales et culturelles sont intrinsèquement liées à sa discographie, pour preuve, la série des EP Socialism Core Value et l’animation 3D d’horreur dystopique pour le single Bankers (créé et réalisé par Howie lui-même en 2017), mais aussi son travail avec l’artiste visuel et concepteur de jeux vidéo, Teom Chen (le duo tourne encore à travers la Chine dans le cadre du spectacle live de Lee). Intrigué par le travail d’Howie Lee ? Découvrez le producteur en studio…

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