On pourrait dire qu’il est un « son et lumière » à lui seul mais Matériel Brouilleur est, avant-tout, un intermédiaire entre les éléments et nos sens
Amateur de mouvements, Matériel Brouilleur se nourrit de voyages. Appareil photo en poche, c’est au grès de ses pérégrinations, notamment à travers la France, qu’il glane ces instants ; on l’imagine alors prendre son temps, un souffle, un cadre… Avant de reprendre sa route vers de nouvelles captures, guidé par une lumière changeante…
Une autre vision de la photographie
Avec la musique, l’artiste a dévoilé sa créativité : des sons indus, noise ou ambient, pour des projets plutôt variés (lectures, théâtre, enregistrements, remixes…). Puis, comme pour marquer un temps de pause, une réflexion, il change d’outil et décide de partir à la chasse aux images mentales qu’il partageait en musique. Armé de ses « Toy Cameras », de simples appareils photo récupérés pour une modeste somme sur des sites de vente en ligne ou bien dans des brocantes et des vide-greniers, il sillonne les routes, les chemins et les sentiers de randonnée…
« Des images trop léchées m’intéressent moyennement, j’aime particulièrement l’aspect brut de l’instant », nous confie-t-il. Les clichés résultent évidemment de plusieurs éléments : l’appareil, le type de films « avec des pellicules expirées, c’est encore mieux ! » et, évidemment, le moment choisi.
La quantité de pixels ? La mise au point ? Il n’en a que faire… La démarche esthétique du photographe résonne dans les moyens du bord et la beauté de l’instant, voire de l’accident comme « la coulure d’un négatif périmé, le flamboiement d’une Redscale, la vision trashée d’un paysage » et, cela va sans dire, les flous assumés ! Matériel Brouilleur est alors bien davantage qu’un simple pseudonyme. L’artiste endosse cet étendard à la perfection, dans l’unique objectif de se jouer des codes, de s’affranchir des stéréotypes du « joli cliché bien cadré et bien net » désormais légion sur les Internet. Découvrez ses itinéraires intimes et introspectifs, ainsi que ses sténopés, sur les réseaux sociaux.
Source : Nath Couty – Corridor Elephant